ACTUALITÉS, ÉVÉNEMENTS, DIVERTISSEMENT, MODE DE VIE, MODE, INSPIRATION
12 Novembre 2023
Pour la première fois, le budget de l'État français, pour l'année 2024, prévoit de restituer six millions d'euros à la Guinée Équatoriale dans le cadre de l'affaire des biens mal acquis qui ont servi à blanchir l'argent de la corruption.
Cette somme de six millions d’euros correspond à des avoirs saisis par la justice française, à savoir des voitures et des objets de luxe ayant appartenu à Teodorin Obiang, le vice-président de Guinée équatoriale et fils du président.
Parmi les biens mal acquis également figure un hôtel particulier parisien d'une valeur de plus de 100 millions d'euros, aujourd'hui occupé par l'ambassade équato-guinéenne.
Au total, 150 millions d'euros
Au total, la somme des avoirs confisqués est estimée à 150 millions d'euros. L'association Transparency International se félicite de ce projet de restitution et appelle à contrôler attentivement l'usage qui sera fait de cet argent.
« Dans un pays comme la Guinée équatoriale où il y a véritablement une capture de l'État, un régime qui est en place depuis plus de 40 ans, avec une corruption qui est endémique, il est certain que si cet argent était restitué - simplement un virement du Trésor français au Trésor équato-guinéen – on ne verrait pas beaucoup de projets d'intérêt général financés par cet argent restitué », souligne Sara Brimbeuf, spécialiste des biens mal-acquis au sein de Transparency international.
« Transparence »
Avant d’ajouter que « la boussole de toute procédure de restitution, c'est la transparence, la redevabilité et l'inclusion des sociétés civiles, des organisations de la société civile française mais surtout équato-guinéenne. Donc, pour pouvoir s'assurer que les biens soient restitués au plus près des populations pour des projets qui leur sont utiles, qui répondent à leurs besoins, c'est important finalement, dans cet objectif de justice, de s'assurer que l'argent finisse là où il doit aller, c'est-à-dire au bénéfice des populations et ne retourne pas dans les poches de dirigeants corrompus parce que cela voudrait dire que toutes ces procédures, toutes ces années de procédures judiciaires, n'auraient finalement servi à rien ».