À Londres, manifestation massive pour un cessez-le-feu à Gaza sur fond de crise politique

Environ 300 000 personnes se sont rassemblées pour une marche pro-palestinienne à Londres, jour de la commémoration de l’armistice. Un vaste dispositif de sécurité a été déployé avec près de 2 000 policiers pour canaliser les débordements. La manifestation, qui s’est déroulée contre l’avis du gouvernement, s’est transformée en crise politique.

Le soleil brillait fort ce samedi lors de la marche de soutien à la cause palestinienne, rapporte notre correspondante à Londres, Sidonie Gaucher. Les manifestants ont appelé dans le calme le gouvernement à prendre ses responsabilités. « Il y a des milliers de personnes, beaucoup plus que la dernière fois, on dirait. Je suis là pour l’appel au cessez-le-feu, stopper les bombardements de Gaza et les crimes contre des innocents. Les Tories sont assez obstinés dans leur capacité à ne pas écouter les appels du peuple. Mais on va continuer, c’est la moindre des choses. »

Et ce rassemblement a eu lieu sur fond de crise politique dans le pays. Le gouvernement avait mis la pression sur la police pour interdire ce rassemblement, qualifié de « marches de la haine » par la ministre de l'Intérieur Suella Braverman.

Le Premier ministre Rishi Sunak avait, lui, jugé « irrespectueux » de défiler en soutien à la Palestine le jour où la Grande-Bretagne commémorait ses morts de la Première Guerre mondiale.

Ainsi, les pancartes en soutien à la Palestine cotoyaient celles qui appelaient la ministre de l’Intérieur à la démission : « C’est l’une des plus grosses manifestations qui ait eu lieu, affirme un manifestant. Suella Braverman doit démissionner. Je pense qu’elle va le faire. Elle n’a fait que des appels à la haine. Et aujourd’hui particulièrement, cela devrait lui revenir à la figure, car je pense que même son parti condamne ses propos. J’espère vraiment qu’elle démissionne. Je pense que tout le gouvernement devrait partir, en fait. »

Extrême droite
La ministre de l’Intérieur est aussi accusée, avec ses propos, d’avoir enhardi les manifestants d’extrême droite. Dès ce samedi matin, la police a maîtrisé des affrontements avec un petit nombre d’entre eux, autour du Cénotaphe, un mémorial situé dans le quartier du Whitehall à Londres. En début d'après-midi, la police a affirmé sur X (ex-Twitter) avoir arrêté 82 de ces contre-manifestants « afin d'empêcher que la paix ne soit compromise ».

Pour le moment, pas de signe de démission ou de réaction de la part du gouvernement. La police, citant le chiffre d'environ 300 000 personnes, a estimé qu'il s'agissait de « la plus importante marche » organisée depuis le 7 octobre dans la capitale.