Emmanuel Macron en Asie centrale en quête de contrats sur des minerais stratégiques

Emmanuel Macron arrive ce mercredi au Kazakhstan. Astana, la capitale, sera la première étape de cette visite de deux jours en Asie centrale qui se poursuivra à Samarcande, en Ouzbékistan. Une visite placée sous le signe de la défense de la souveraineté de ces ex-républiques soviétiques et de la coopération dans le domaine de l’économie, mais aussi de l’enseignement et de la culture.

C’est de souveraineté politique et économique qu'Emmanuel Macron vient parler au Kazakhstan et en Ouzbékistan, rapporte notre correspondant dans la région, Régis Genté. Sur fond de guerre en Ukraine, mais aussi d’un Occident qui perd de son influence dans le monde, le président français entend encourager ces pays, très dépendants de la Russie et de la Chine, à diversifier leurs partenariats.

Il sera beaucoup question d’économie à Astana, la capitale kazakhe, et à Samarcande, la légendaire ville des routes de la soie. Car entre le zinc, la chromite, le rhénium ou encore le manganèse, les sous-sols du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan sont riches en minerai rare. Pas étonnant, donc, qu'Emmanuel Macron soit accompagné d'une large délégation d'entreprises.

Chefs d'entreprises
Au total, une quinzaine de chefs d’entreprises de l’énergie, de l’agro-alimentaire, du transport ou de l’eau accompagneront le président.

Le président du conseil d’administration d’Orano, le géant français de l’uranium, fera notamment partie du voyage. Et outre Orano, de grands patrons tels que ceux d’EDF, Suez ou encore Lactalys seront présents.
Si l'Élysée promet de « nouvelles annonces de contrats » à l'issue du voyage, les attentes des entreprises françaises sont élevées. « Ce sont des pays stratégiques pour diversifier nos sources d'approvisionnements en matériaux critiques », souligne une source proche du Medef international. 

Une ombre au tableau : samedi dernier, 45 personnes sont mortes lors d'un accident dans une mine exploitée par le français ArcelorMittal au Kazakhstan. Résultat, la filiale locale de l'entreprise va être nationalisée par le pays. « Ce n'est pas un bon signal » s'inquiète une source proche du Medef avant de poursuivre : « on reste dans des États où l'environnement des affaires est décidé au sommet ». 

L’agence française de développement (AFD) doit quant à elle signer un accord intergouvernemental pour étendre ses activités dans la région. D’autres accords sont attendus dans le domaine de l’enseignement.

Il y aura aussi une partie culturelle dans cette délégation présidentielle. Le nouveau secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf, qui avait publié en 1988 le roman Samarcande, sera notamment aux côtés du président.